Dark Touch est un film d'horreur franco-irlando-suédois écrit et réalisé par Marina de Van en 2013.
Avec un budget de 2,7 millions d'euros, il a eu plusieurs nominations dans divers festivals de faible notoriété. Il dure 90 minutes.
Synopsis : L'histoire débute in medias res avec une gamine qui surgit en sang chez ses voisins après s'être enfuie de chez elle. Ses parents ne tardent pas à venir la récupérer en se confondant en excuses et en proclamant que leur fille est très perturbée. Toutefois l'état mental de la fille semble se justifier car des scènes plus que suggestives indiquant qu'elle se fait abuser par ses parents. Une nuit, la maison dans laquelle ils habitent pète un câble et se met à attaquer toute la famille. Au terme d'un combat acharné contre les meubles, les parents se font massacrer et la police retrouve le lendemain la fille cachée dans une commode avec son petit frère mort dans ses bras (le scénariste a osé tuer un bébé dans le film, honte sur lui !). Alors qu'une enquête s'ouvre pour rechercher d'éventuels agresseurs (de vraies personnes, pas une table basse) les voisins du début ont le geste charitable de recueillir pour une période temporaire la jeune fille perturbée chez eux.
Avec quelques difficultés on commence à cerner l'intrigue, à savoir la fille qui à force de se faire molester par ses géniteurs a développé des pouvoirs psychiques hors du commun qui se manifestent à chaque fois qu'elle se sent menacée (soit tout le temps). Les pauvres voisins sont vite confrontés à la nature étrange de la gamine lorsqu'ils retrouvent leur propre maison dévastée après une légère crise. Ils continuent tout de même à persévérer en jouant la carte de la gamine perturbée qui a besoin d'aide etc...
De son côté la fillette tarée mène une véritable vendetta contre les parents qui maltraitent leurs enfants et massacre de manière indirecte une autre famille, toujours à l'aide de ses pouvoirs qui feraient pâlir de jalousie Magneto ! Ne sachant plus quoi faire, les voisins qui l'hébergent commencent à prendre de mauvaises décisions et ne font qu'empirer la situation. La fin du film part carrément en psychologie inversée avec les enfants qui prennent la place des parents et leur font subir toute les atrocités qu'ils ont eux-mêmes subies. Bref, ça part très très loin !
Réalisation : Il s'agit du 3e long-métrage de sa réalisatrice qui semble avoir une prédilection pour les films de ce genre.
J'ai rarement vu un film où les gosses ramassent autant de la part de leurs parents, c'est une dénonciation pure et simple des enfants battus, mais avec une touche fantastique et aussi macabre ; décors sombres, ambiance glauque, on a du mal à repérer un seul sourire de tout le film tellement les gens font la gueule . Le film regorge en effet d'allées obscures et de couloirs mal éclairés, une atmosphère pire qu'Hitchcockienne !
Le film possède un rythme assez lent et tente de jouer la carte de la suggestion malgré quelques scènes plutôt explicites !
Bande-son : Christophe Chassol s'occupe de la musique ; il fait des compositions pour le Cinéma mais aussi pour la radio et la télévision (tout le monde s'en fout).
On est dans le bain dès le début avec une musique psychédélique, puis des accords sanguinolents qui montent en intensité pendant les scènes surnaturelles. Enfin, une sorte d'ultrason produit par la gamine quand elle est en panique vient nous irriter les oreilles pendant tout le film. Bref, un joli mélange qui rendra taré les plus pacifiques !
Jeu des acteurs/Personnages : Le casting du film est inconnu, sauf peut-être Art Parkinson qui joue un rôle de seconde zone dans Game of Thrones.
Le personnage central est bien entendu la gamine tarée qui est assez convaincante dans son rôle, même si la majorité de sa prestation peut se résumer à des hurlements ou bouder dans son coin, ce qui devient rapidement ennuyeux... par contre elle détient de sacrés pouvoirs, elle contrôle tout l'environnement y compris les personnes ! Faut juste pas la faire pleurer et tout devrait bien se passer...
Les voisins sont quand même super sympas d'accueillir chez eux une gamine qui s'est pointée la veille en sang et en hurlant, sans compter qu'elle est la seule rescapée de sa famille massacrée dans des conditions douteuses. Ils semblent l'avoir fait pour combler le manque affectif de leur fille morte d'un cancer il y a longtemps ; toutefois ils finissent par péter un câble devant leur impuissance à gérer la situation. Au final les adultes sont les plus bêtes de l'histoire, ils mettent 20 ans à comprendre le traumatisme que la gamine a subi, y'a pourtant pas besoin d'un diplôme de psychologie pour percuter !
Conclusion : Encore un film qui me conforte dans l'idée que le cinéma français n'est pas pour moi... une tentative complètement foirée de critiquer les enfants maltraités dans la famille ; le thème est certes intéressant à traiter, mais la portée fantastique, l'ambiance malsaine au possible et le vide scénaristique donnent un résultat What The Fuck ! L'intention était bonne, mais l'Enfer en est pavé !